C’était sans aucun doute l’événement le plus attendu de l’année 2021. Après plus de trois années de travaux et une ouverture initialement prévue en 2018, c’est finalement le 22 mai 2021 que la Bourse de commerce de Paris a enfin ouvert ses portes au public. C’est ici, dans ce lieu exceptionnel, que l’homme d’affaires François Pinault a choisi d’exposer son imposante collection d’œuvres d’art contemporaines. Derrière ce sublime et prestigieux édifice qui se dévoile aujourd’hui, se cache en réalité un impressionnant travail de rénovation. Ce vaste chantier a nécessité l’intervention de plusieurs corps de métier et entreprises, dont Malouinières, qui a eu l’honneur de faire partie de cette incroyable aventure. Alors, comment Malouinières a-t-elle contribué à cette rénovation ? Quelle est l’histoire de la Bourse de commerce ? Quel est son lien avec François Pinault ? Une fois n’est pas coutume : nous vous amenons dans les coulisses d’un lieu riche en Histoire et en patrimoine, celui de la Bourse de commerce – Collection Pinault.
Toutes les pièces de l’édifice ont demandé un travail colossal pour la rénovation de la Bourse de commerce de Paris. Cependant, l’une d’entre elles a mérité une attention plus particulière puisqu’elle représente le cœur même du bâtiment : celle où la coupole en fer se mélange à l’immense fresque circulaire.
Autour de ces deux éléments centraux (coupole et fresque) se dressent les parements, ornés de moulures et de fenêtres. Situés en dessous de la fresque, ces murs blancs apportent sans conteste toute la puissance et le caractère au reste de la pièce. Il fallait donc les restaurer en respectant l’harmonie des lieux, des couleurs, des énergies, de l’histoire. Et c’est Malouinières qui a eu l’honneur de s’en charger.
L’objectif était d'appliquer un blanc somptueux sur les murs qui devait :
- mettre en lumière la sublime fresque imposante du XIXe siècle,
- capturer la lumière naturelle provenant de la coupole,
- se marier à la perfection avec ces deux éléments.
Comme pour tous mes chantiers, je me suis d’abord inspirée des lieux avant de commencer à travailler la teinte à l’œil, directement sur place.
Mais contrairement aux autres endroits sur lesquels je suis amenée à recréer des teintes, celui-ci s’est révélé particulièrement complexe. En effet, il s’est trouvé que la coupole, source de lumière naturelle de la pièce, a été bâchée durant toute la durée des travaux. Nous travaillions alors tous à la lumière de lampes et autres sources artificielles.
Si certains corps de métier ne sont pas impactés par ce détail, ce n’est malheureusement pas le cas pour la reproduction de peintures. Une peinture n’a en effet pas la même teinte, le même visuel, les mêmes couleurs selon qu’elle s’observe à la lumière naturelle ou à la lumière artificielle. De même, avec ses dimensions et sa forme bien spécifiques, cette coupole a la particularité d’apporter à la pièce plusieurs types de lueurs ; la teinte se devait donc de jouer avec ces différentes nuances.
Cette subtilité apparente a complexifié le processus de création et m’a demandé de créer plusieurs versions avant de trouver la bonne. En effet, alors que dans les locaux de la Bourse de commerce les teintes semblaient correspondre parfaitement, il se trouvait qu’une fois admirées à la lumière du jour de mon laboratoire, elles ne l’étaient plus. Le blanc parfait que j’avais mis au point sur les lieux laissait finalement apparaître quelques nuances de jaune à l’éclairage naturel.
Après de nombreux ajustements de coloration et une précision d’horloger, le Blanc de Viarmes a finalement vu le jour. Cette peinture a été validée par Pierre-Antoine Gatier, l’architecte en chef des Monuments historiques.
La peinture a été appliquée dans les mêmes conditions, c’est-à-dire avec le dôme bâché. Cela sous-entendait que jusqu’au dernier moment, celui où la bâche allait être retirée, le résultat final ne pouvait pas être sûr.
Est-ce que la couleur promise rendrait comme prévu une fois la coupole découverte ? Est-ce que la peinture se marierait parfaitement aux différentes nuances émises par la coupole ?
Quand la lumière naturelle a enfin fait son apparition à la fin des travaux, le Blanc de Viarmes illuminait les murs d’une précision époustouflante. La couleur était somptueuse et s’harmonisait magnifiquement avec la fresque et la lumière de la coupole. Et comme espéré, la teinte était en accord parfait avec les flocons de neige dessinés sur la fresque. Le résultat était tout simplement à la hauteur de nos espérances.
Aujourd’hui, Malouinières fait partie intégrante de la Bourse de commerce de Paris avec le Blanc de Viarmes, un blanc lumineux de qualité haut de gamme. Cet incroyable projet de rénovation a été une riche expérience vécue aux côtés des plus grands noms de l’art contemporain et de l’architecture. Le Blanc de Viarmes est disponible dans notre gamme de peintures intérieures.
Découvrir la peinture Blanc de Viarmes
Située dans le 1er arrondissement de Paris, la Bourse de commerce jouit depuis sa construction d’un emplacement privilégié dans le quartier des Halles, idéalement nichée entre le Louvre et le Centre Pompidou.
Au Moyen Âge, le monument est un hôtel particulier transmis de génération en génération. Puis au XVIe siècle, d’importants travaux y sont entrepris sous le commandement de Catherine de Médicis. C’est d’ailleurs là qu’elle ordonne la construction d’une colonne imposante, qui deviendra la célèbre « Colonne Médicis ».
Au décès de cette dernière, Charles de Bourbon, comte de Soissons, rachète l’hôtel particulier et lui donne son nom.
L’hôtel de Soissons est ensuite géré par différentes familles jusqu’en 1740, date à laquelle les bâtiments sont rachetés par la Ville de Paris et détruits.
Quand l’édifice est reconstruit en 1763, il devient la Halle aux blés de Paris, autrement dit, la place commerciale incontournable de l’époque. Malheureusement, avec la diminution du commerce du blé, l’activité s’essouffle et entraîne la fermeture définitive de la Halle aux blés en 1873.
C’est alors que le bâtiment est conféré à la Chambre de commerce, qui décide d’y loger la Bourse de commerce (située initialement dans le palais Brongniart) en 1885. L’ancienne Halle aux blés fait alors l’objet de quelques travaux :
- l’imposante coupole est modernisée : la fonte est gardée, mais les feuilles de cuivre sont remplacées par des vitres en verre.
- le splendide décor ornant la coupole, que l’on connaît aujourd’hui, est peint. Il représente le commerce entre les cinq continents, entremêlés des quatre points cardinaux.
Ces deux éléments (la coupole et le décor) sont d’ailleurs classés monuments historiques depuis 1986.
À l’entrée de l’édifice, c’est un portique riche de symboles et de sens qui est façonné. L’architecte y appose en effet trois figures allégoriques qui représentent :
- la Ville de Paris ;
- l’Abondance ;
- le commerce.
L’inauguration officielle a lieu en septembre 1889, la même année que celle de la Tour Eiffel. Heureux hasard ? Non, pas exactement puisque cette année-là, Paris reçoit l’Exposition Universelle. Ce n’est ni plus ni moins qu’une occasion magistrale pour la France de montrer au monde entier qu’elle est une importante puissance économique et qu’elle joue un rôle de premier plan dans le commerce international.
La majorité du bâtiment est alors gérée par la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, dont la mission est notamment d’aider les entreprises dans leur création et leur gestion. Elle y investit ses fonctions financières et administratives jusqu’en 2016, où elle cède le lieu à la ville de Paris ainsi qu’à l’entreprise Artémis, qui appartient à François Pinault.
L’homme d’affaires étant un très grand collectionneur, il voit en la Bourse de Commerce un endroit idéal pour en faire un monument dédié à l’art contemporain. Il décide alors de rénover le bâtiment avec l’idée de se rapprocher le plus possible de son aspect de 1889. Dans cet immense espace d’exposition, François Pinault souhaite accueillir une dizaine de collections chaque année.
Voilà comment aujourd’hui, ce monument historique a été transformé en musée à travers la Collection Pinault.
François Pinault est né en 1936 en Bretagne (Côtes-d’Armor). Aujourd’hui, il figure parmi les 30 plus grosses fortunes du monde, et dans le top 10 des fortunes françaises. En parallèle de ce palmarès vertigineux, il fait aussi partie des 10 plus grands collectionneurs d’art contemporain au monde.
Après avoir eu une riche carrière dans le commerce et dans l’entrepreneuriat dans plusieurs secteurs différents (bois, distribution, luxe, etc.), il décide en 2003 de passer le relai à son fils pour se consacrer corps et âme à sa passion dévorante : l’art contemporain.
Pourtant, jusque dans les années 70, le milliardaire breton n’accorde aucune importance au monde de l’art. C’est la rencontre avec sa femme Maryvonne, antiquaire de profession, qui va lui faire naître cette nouvelle passion. Son premier tableau, Cour de ferme de Paul Sérusier sera le premier d’une longue série. Mais c’est réellement vers la fin des années 80 qu’il se spécialise dans l’art contemporain et moderne.
Les dates clés :
En 1998, il rachète la célèbre maison de ventes aux enchères britannique Christie’s (1,2 milliard d’euros).
En 2006, il inaugure le Palazzo Grassi de Venise acquit l’année d’avant. C’est sa première exposition de sa collection Where are we going ? En 2007, c’est au tour de la Punta della Dogana de passer entre les mains de son architecte préféré, Tadao Ando. La réouverture a lieu deux ans plus tard.
En avril 2016, il officialise le projet de la Bourse de commerce de Paris.
Dans un tout nouvel écrin, le collectionneur nous amène à redécouvrir l’art autrement. La beauté de l’édifice se prête à merveille pour mettre en lumière quelques-unes de ses 10 000 œuvres ainsi que des expositions et productions inédites.
Au-delà de ce répertoire abondant, ce sont des conférences, des ateliers, des concerts ou encore des visites guidées qui sont au programme, mêlant toutes les disciplines artistiques. L’idée de cette riche programmation est de toucher tous les publics, tant les amateurs que les novices, et de devenir un lieu ouvert pour tous (visiteurs comme artistes). Cette vision à la fois éducative et pédagogique a pour ambition d’attirer un public habituellement peu habitué au monde de l’art contemporain.
D’ailleurs, le premier samedi de chaque mois, de 17 h 00 à 21 h 00, la Bourse de Commerce donne un accès libre et gratuit à ceux qui souhaitent découvrir cette collection d’art incroyable. Cette nocturne est l’occasion, pour les passionnés comme pour les plus curieux, d’admirer différemment tout ce panel de curiosité : peintures, sculptures, photographies, vidéos, performances, etc.
La Bourse de commerce est un édifice imposant construit sur 5 étages (du niveau -2 au 3e étage).
Au sous-sol, un studio de 286 places accueille les conférences, les performances ou les projections diverses de tout horizon.
Au dernier étage, le chef cuisinier Michel Bras accueille les visiteurs dans son restaurant de La Halle aux grains. En plus de la cuisine fine et gourmande, le 3e étage offre un point de vue saisissant sur l’église Saint-Eustache, la Canopée des Halles et les toits de Paris.
En tout, ce sont 6800 m2 d’espaces d’exposition consacrés à l’art contemporain, des années 1960 à aujourd’hui, qui met en lumière :
- plus de 10 000 œuvres (peintures, de sculptures, de vidéos, de photographies, d’œuvres sonores, d’installations et de performances) ;
- 350 artistes ;
- Une infinité de pays.
Le cylindre reste l’élément architectural central de la collection, autour duquel les travaux ont été pensés.
La coupole et le décor sont d’ailleurs classés monument historique depuis 1986.
Adresse : 2 rue de Viarmes, 75001 Paris 1er
Site internet : https://www.pinaultcollection.com
Téléphone : 01.55.04.60.60
Mail : info.boursedecommerce@pinaultcollection.com
Jours d’ouverture : ouvert tous les jours de l’année, sauf le mardi.
Horaires d’ouverture : de 11 h 00 à 19 h 00. Le vendredi, nocturne jusqu’à 21 h 00. Le premier samedi du mois, nocturne gratuite de 17 h 00 à 21 h 00.
Tarifs : Plein tarif : 14 € / Tarif réduit : 10 € (18-26 ans, étudiants, demandeurs d’emploi, conférenciers, etc.)
Accès :
- Métro : ligne 1, 7, 11 , 14 Châtelet ; ligne 3 Sentier, ligne 4 Les Halles
- RER : A, B, D Bus 67 Bourse de Commerce
- Bus 21, 38, 47, 58, 70, 74, 76, 85, 96 Châtelet